Tout savoir sur la RSE
Dans cet article nous allons déchiffrer le concept de la RSE et comprendre en quoi les entreprises se doivent de l’appliquer si elles souhaitent rester attractives et compétitives.
Publié le 7 juillet 2023 par :
Ismaël Janati-Idrissi
Consultant RSE
Ingénieur en génie de l’environnement avec une expérience de 3 ans en tant que chargé de projet RSE, Ismaël a travaillé sur de nombreuses thématiques durables ; Politique RSE, bilan carbone, qualité de vie au travail, gestion des déchets et de l’énergie, mobilité́ durable, ACV, etc. Il saura ainsi vous accompagner dans la mise en place de votre transition durable en s’adaptant à vos ressources et besoins.
Qu’est-ce que la RSE ?
La RSE est définie par la commission Européenne comme « l’intégration volontaire, par les entreprises, de préoccupations sociales et environnementales à leurs activités commerciales et leurs relations avec les parties prenantes ».
En d’autres termes la RSE est la prise en compte en entreprise de la notion de développement durable. Elle repose donc tout naturellement sur les trois piliers de ce dernier :
Le pilier environnemental, caractérisé par l’ensemble des actions visant à réduire l’empreinte environnementale des activités de l’entreprise : diminution des émissions de gaz à effet de serre, gestion de l’énergie et des déchets, protection de la biodiversité, etc.
Le pilier social, centré autour du respect des droits de l’homme : diversité, éducation, qualité de vie au travail, santé et sécurité, égalité homme-femme, etc.
Le pilier économique, axer sur la création de richesses partagées : éthique des affaires, investissement responsable, transparence, développement économique local, etc.
Depuis 2010, la RSE est encadrée par la norme ISO 26000 qui fait référence de standard international. Cette norme de conseil décrit les grands axes nécessaires à la mise en place d’une démarche RSE en entreprise et repose sur 7 principes :
- Gourvernance de l’organisation ;
- Droits de l’homme ;
- Relations et conditions de travail ;
- Environnement ;
- Loyauté des pratiques ;
- Questions relatives aux consommateurs ;
- Communautés et le développement local ;
Qui est concerné par la RSE ?
En France, depuis l’adoption de la loi pacte en 2019 « toutes les entreprises sans exception, doivent prendre en considération les enjeux environnementaux et sociaux dans la gestion de leurs activités ». Les entreprises sont donc toutes concernées par la RSE indépendamment de leur forme juridique, de leur taille et de leur secteur d’activité.
D’un point de vue global c’est même l’ensemble des structures qui sont concernées par le sujet. En effet, on parle pour les autres organisations (instances publiques, établissements scolaires, associations, structure médicale, etc.) de responsabilité sociétale des organisations, RSO.
Cependant, seules les entreprises de plus de 500 employés dépassant les seuils financiers suivant sont aujourd’hui dans l’obligation de publier annuellement une déclaration de performance extra-financière.
- Entreprises cotées et assimilées : 40 millions d’euros de chiffres d’affaires ou 20 millions d’euros de bilan.
- Entreprises non cotées : 100 millions d’euros de chiffre d’affaires ou de bilan
Pourquoi la RSE connait un tel succès en entreprise ?
Même si la notion de RSE est née dans les années 50, ce n’est qu’au début des années 2000 qu’elle a commencé à être petit à petit démocratisée en entreprise. Notamment grâce à la prise de conscience de la société face aux nouveaux grands défis de l’humanité : réchauffement climatique, raréfaction des ressources, explosion de la démographie, hausse des inégalités, etc.
Aujourd’hui, la RSE s’est même imposée comme une priorité pour une multitude d’entreprises. Notamment vis-à-vis des attentes de leurs parties prenantes.
En effet, son application permet aux entreprises :
- D’identifier et donc de mieux contrôler les risques et contraintes environnementales auxquels elles sont exposées : rupture de la chaine d’approvisionnement, pollutions, accidents, catastrophes naturelles, réglementations, etc.
- D’apporter une réponse concrète aux problématiques sociales : santé et sécurité, qualité de vie au travail, bien-être, attraction et rétention des talents, etc.
- De débloquer de nouvelles opportunités financières : participation de fonds d’investissement, prêt à impact, création de nouveaux produits et services éco-responsables, réponse à des appels d’offres prenant en compte des critères ESG, etc.
- D’améliorer leur image de marque en diminuant leur risque réputationnel.
Comment évolue la réglementation concernant la RSE ?
À partir du 1er janvier 2024 la CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) entrera en vigueur et viendra remplacer la NFRD (Non Financial Reporting Directive). Cette nouvelle directive permettra de standardiser et de renforcer les informations extra-financières transmises par les entreprises à l’échelle Européenne. Elle adressera notamment le principe de double matérialité en obligeant les entreprises à :
- Évaluer l’impact de leurs activités sur l’environnement et la société : matérialité d’impact
- Analyser l’impact du changement climatique sur les activités de l’entreprise : matérialité financière.
La mise en place de cette nouvelle directive s’étendra sur 5 ans, selon le planning suivant :
1ᵉʳ janvier 2024 | 1ᵉʳ janvier 2025 | 1ᵉʳ janvier 2026 | 1ᵉʳ janvier 2028 |
Toutes les grandes entreprises d’intérêt public de plus de 500 employés qui remplissent un des deux critères suivants :
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Toutes les grandes entreprises d’intérêt public de plus de 250 employés qui remplissent un des deux critères suivants :
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PME cotées qui remplissent deux des trois critères suivants :
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Filiale européenne de sociétés mères non européenne et qui génèrent un CA > 150M€ en Europe*.
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*Ces filiales pourront être exemptées de reporting si les sociétés mères fournissent déjà un rapport de durabilité conforme à la CSRD. Cette exemption ne s’appliquera pas aux filiales cotées.
Quels sont les labels et outils permettant de valoriser sa démarche RSE ?
Même si la norme ISO 26000 est reconnu comme le standard de la RSE à l’échelle internationale, son application ne délivre aucune certification. En effet, l’ISO 26000 est une norme de conseil à l’inverse d’autres normes telles l’ISO 14001 (management de la sécurité), l’ISO 9001 (management de la qualité) ou encore l’ISO 50001 (management de l’énergie).
En contrepartie, il existe aujourd’hui plusieurs labels et évaluations sur le sujet : B Corp, Lucie, Engagé RSE, EcoVadis, PME+, etc.
Ces différents organismes permettent aux entreprises de définir leur stratégie RSE et de valoriser leurs engagements auprès de leurs parties prenantes. Le tout en réduisant considérablement le risque de greenwashing.
Les entreprises qui souhaitent s’engager au-delà d’un label peuvent quant à elles devenir « société à mission ». Cette condition mise en place via la loi pacte en 2019, leur permet d’intégrer une raison d’être et plusieurs objectifs sociaux, sociétaux et environnementaux au sein de leur statut. Elles sont ainsi en mesure de mettre en place et de promouvoir un mode de fonctionnement plus vertueux alliant performance financière et extra-financière.
Pourquoi et comment mettre en place la RSE ?
En résumé, le concept de RSE qui ne concernait que les grandes entreprises s’est désormais démocratisé sous la pression grandissante de la société et de la réglementation. Notamment, car son application offre une réelle plus-value en termes de : gestion des risques, marque employeur, opportunités financières, etc. Cependant, pour que la démarche RSE prenne tout son sens en entreprise, il faut qu’elle soit soutenue par les dirigeants et déployée tout au long de la chaine de valeurs de l’entrepris via des actions concrètes menées par les équipes.
Au vu de l’étendu et de l’importance du sujet, la RSE doit avant tout être structurée. C’est-à-dire portée par un comité et/ou un chef de projet et déclinées sous forme d’engagements, d’objectifs, de plans d’action, et de KPIs. Dans certain cas elle peut également être complétée par la mise en place d’un label.
À ce sujet new-e propose aux entreprises d’accélérer leur démarche RSE en mobilisant au sein de leurs structures des consultants experts sur le sujet.